Audience militaire auprès du Chef de l'Etat

Denis Massamba, pour l'occasion, se présenta avec un costume costard-cravate en bonne et due forme.
Il demanda à rencontrer le président.

"Président,
Vous venez d'être élu. Mais sachez que vous avez des ennemis contre vous. Des ennemis rebelles mais aussi des ennemis politiques qui sont prêts à tout pour déroger aux principes démocratiques qui régissent notre pays!"

Fier de sa formule toute préparée par un conseiller, il poursuivit :

"Président Sékissa, je suis un homme fidèle et loyal. Un Républicain qui a prêté serment pour le peuple banganais et pour l'autorité gouvernementale qu'il a désigné. La Province des Deux-Fleuves est la province majoritaire dans laquelle vos armées sont présentes. Il leur faut un chef. Un Chef. Je dis bien, un chef !
Ne laissez pas un Gouverneur quelconque contrôler les forces armées disposées sur cette terre ! Vous êtes, Président, responsable de l'intégrité du Territoire et de la Défense nationale!
Ne laissez pas les forces armées qui sont loyales au Chef de l'Etat dépendre du Gouverneur de la Province qui détient le plus d'unités militaires. C'est une question de sécurité nationale!"

Denis ponctua son propos par des témoignages d'officiers koussa sidérés de l'emprise subtile des koussis.

"Président Sékissa, vous êtes le Père Fondateur du Renouveau ! La continuité du Bangana dépend de vous ! Agissez en conséquence !"

Ensuite, l'officier Denis baissa d'un ton et calma la teneur de son propos :

"Nommez moi Général, Commandant ou Colonel, monsieur le Président. En tout cas faites en sorte que l'Armée dispose d'une hiérarchie, d'un Commandement et d'une Organisation suffisamment élaborée pour protéger le régime... euuuuuh, la République, de ceux qui voudraient la déstabiliser par tous les moyens."

Écrasant le cigare qu'il finissait de fumer, Denis continua :

"Je suis personnellement loyaliste et je représente le syndicat des corps constitués qui sont loyalistes. Un syndicat qui aspire à rassembler à la fois les forces de défense, de police et les forces de l'ordre au profit d'un seul et unique objectif : un traitement juste et proportionné aux efforts des fonctionnaires engagés dans le respect de l'ordre public et la constitution de forces armées hiérarchisées, promptes à défendre l'Etat et à soutenir l'effort de paix à travers l'extermination de tous les opposants à la paix, à cet effort de paix."

Voilà qui est intéressant et bien dit, M. Massamba !

Ecoutez, l'Armée est en réorganisation.
Selon la hiérarchie actuelle, il n'y a que deux gradés : le Colonel Funeray et moi-même, qui suis Commandant.

Mon temps de militaire est écoulé. J'ai assez trempé dans la brousse et ai mérité de lever le pied sur le sujet. Toutefois, l'Armée est essentielle et en tant que Président démocratiquement élu, je veillerai jusqu'au bout sur la bonne marche de notre armée nationale.

Je vous propose donc de rejoindre l'Etat-Major en tant que Lieutenant tout d'abord, en poste dans le massif du Ségelélao. Il y a une mission de récupération d'armes krasslandaises dans la région du Grand Lac : Boneimar et nous avons absolument besoin de militaires chevronnés dans le sud du pays, qui est infesté de Jallanistes francovars et de mercenaires et braconnards.

Une promotion et des postes à responsabilité seraient la suite logique de la réussite de cette mission.

L'acceptez-vous ?

Je l'accepte sans détours M. le président. Je prends mon poste"

Il exécuta un salut militaire.

"Avez vous d'autres instructions concernant la mission?"

Parfait ! J'attends votre rapport !

Pas d'autres instructions.
Sinon, le salaire est de 2 000 000 £B si vous réussissez à mettre la main sur ce stock d'armes krasslandaises.