Un beau jour à l'aube, la famille du cultivateur Antoine-Emilien Hypertexte est réveillée par un fracas abominable. Le grand banguier du docteur du village s'effondre dans un grondement apocalyptique, alors qu'une armée de caquetiers à bec pourpre semble débiter du bois.
Antoine-Emilien sort prudemment de chez lui avec une machette, et il aperçoit la légendaire machine du fou Elizabeth. Une sorte de moissonneuse-batteuse cuirassée de bois brûlé résistant aux intempéries, surmontée d'une cheminée crachant une épaisse fumée, avale des tronçons de bois découpés par de tentaculaires bras articulés.
La machine avance, imperturbable, suivant un trajet erratique. Elle s'éloigne bientôt du village, et continue sa route. Les arbres tombent régulièrement devant elle, venant alimenter son four. Elle laisse derrière elle une large bande de clairière.
"Elizabeth est grand" songe Hypertexte. Un champ suffisant pour nourrir le village vient d'être débroussaillé. Heureusement, la machine a épargné le village lui-même. Sachant qu'elle n'a pas de pilote, cela arrivera sûrement un jour. En attendant, fêtons le grand Elizabeth !